RUGBY : RCT, l’édito des Cent Ans…
Cet éternel jeune homme de cent ans …
Malgré une situation actuellement bien pénible, il n’a jamais été question de se fourvoyer dans une morosité espoutissante et encore moins d’oublier le centenaire de ce morceau de terre fangueuse devenu un stade mythique au fil des années, des aventures fameuses, des combats farouches, des exploits, des déceptions parfois, un stade adoré, vénéré, divinisé, envié, haï par l’ennemi, qui a accueilli dans ses bras de colosse un club de camarades qui ne savait pas encore que sa renommée ferait un jour le tour du monde.
Et depuis qu’un toulonnais célèbre qui, en se ramassant un ballon égaré sur sa houppette, est devenu un gaga du rugby, l’histoire, la légende de Mayol s’est alors écrite à l’encre rouge et noire et le livre ne se refermera plus jamais.
C’est comme ça qu’appuyé par la Marine Nationale, la Sorbe, Cuverville et tous les mocos des quartiers limitrophes, Besagne a été proclamé capitale de la Provence maritime de Marvivo aux Bonnettes, la capitale rayonnante d’une horde d’enflammés, de guerriers jaloux de leur bonheur, de leur étendard empourpré de passion, ce peuple prêt à bader ses idoles et à les maudire pour une passe manquée, ce peuple enfriévré qui vit dans la joie d’être ce qu’il espère.
Et puis, que de souvenirs, rappelle-toi lorsque tu as mené ton petit pour la première fois, lorsqu’il n’a pas compris pourquoi tu hurlais tant, lorsque tu as lancé ce gros mot qu’il ne connaissait pas, et oui, Mayol toute une vie, une scène grandiose où l’on pleure où l’on rit, où les artistes ne trichent jamais et ils furent si nombreux, si forts, si prestigieux, ils ne sont pas partis, qu’ils soient en haut ou ailleurs, ils ont laissé un morceau de leur cœur sur les bords de la Rade et un grand vide dans le nôtre.
Comment oublier Herréro, le grand comme on disait, Champ, Gallion, Gruarin, Melville et les fameux Bayette, Bodréro, Danos et Mémin et Michel, ces Bonnus défensifs encore plus offensifs, les anciens se souviennent, mais tant sont à citer, ils sont devenus les Géants qui ont loué une place à Mayol pour l’éternité, leur exemple est le plus beau cadeau que l’on fasse à nos jeunes, ils en ont de la chance.
D’autres venaient d’ailleurs auréolés de titres, ils nous ont tant apporté ces vedettes mondiales, ils s’appelaient Wilkinson, Umaga, Giteau, Nonu, Botha, Habana, Lobbe ou Van Niekerk, ils ont semé la folie dans le stade et encore plus dans nos têtes, un merci gros comme cette force, cette classe qu’ils emportaient dans leurs valises.
Aujourd’hui s’il faut attendre que le Soleil de Besagne ne se lève qu’au mois de Mai, il n’en sera que plus éclatant, plus triomphant et ce moment deviendra une fête, non, une explosion, un feu d’artifice, un instant inoubliable où tous les gens d’ici, des plus vecchious aux pichounets se donneront la main dans une farandole joyeuse, dantesque, destransinante et l’on entendra alors les chœurs de l’opéra des collines dirigés par un vent fou, les sirènes des bateaux qui s’approchent pour voir, le concert des gabians dans les orgues célestes et nous chanterons avec eux, nous boirons les cent coups, et nous gangasserons un million de fanions, et les larmes d’un peuple en liesse ne suffiront pas à arroser le grand champ de muguet.
Ce beau jour on l’attend, on l’appelle, on en rêve déjà, c’est long mais c’est bientôt et sûrement demain, Mayol c’est chez nous, pour cent ans, pour toujours ………….