Greta Thunberg met le cap sur New York pour une traversée zero-émission à bord de Malizia II
C’est aujourd’hui à 16h00 (heure française) depuis le Sud de l’Angleterre à Plymouth que le voilier de course Malizia II, mené par Pierre Casiraghi, fondateur de l’équipe et du navigateur Boris Herrmann, s’est élancé pour une traversée transatlantique, avec à son bord Greta Thunberg.
Accompagnée de son père Svante Thunberg et du cinéaste Nathan Grossman, la jeune suédoise, symbole de la lutte contre le réchauffement climatique, traversera pour la première fois l’Atlantique pour participer au Sommet Mondial pour le Climat des Nations Unies à New York le 23 septembre prochain.« Je salue le courage de Greta, elle n’oubliera jamais cette aventure. Quoi de plus beau et de plus important pour elle que de prendre la mesure de la dimension de l’Océan Atlantique qui joue un rôle clef pour notre environnement. Ce sera une traversée historique, longue est sûrement difficile à certains moments. Le plus dur est de laisser la famille à la maison, mais nous sommes prêts et le bateau aussi ! », a déclaré avant le départ Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht Club de Monaco, qui a proposé de mettre à disposition l’IMOCA 60 pour parcourir les 3 000 milles nautiques, et ainsi permettre à Greta Thunberg de porter son message outre-Atlantique.
Peu de confort à bord
Greta et son équipe sont pleinement conscients des conditions de vie à bord auxquelles elles seront confrontées. L’intérieur de Malizia est très dépouillé et entièrement optimisé pour les courses au large à grande vitesse. « Nous n’avons fait aucune modification majeure en vue de cette traversée, sauf pour l’installation de rideaux en face de la couchette ainsi que l’ajout de matelas confortables pour mieux dormir. Notez qu’il n’y a pas de toilettes, ni de douche fixe, ou encore d’installations de cuisson et encore moins de vrai lit », commente Boris Herrmann.
Pour les repas, Greta se verra proposer un choix de repas végétaliens, lyophilisés et emballés sous vide, qui peuvent être préparés dans toutes les conditions météorologiques avec un minimum d’effort et une utilisation minimale d’énergie.
Une traversée zéro-émission
Toute la traversée transatlantique se fera à la voile, sans utilisation de moteur thermique afin d’être cohérent avec le message de Greta et celui de l’équipe de Malizia II sur la durabilité et la protection de l’environnement
. « Au départ et à l’arrivée, nous aurons l’assistance extérieure de tenders, propulsés par moteurs électriques pour nous aider pendant les manœuvres d’amarrage ainsi que pour remorquer Malizia II à son entrée et à sa sortie du port. Le moteur de Malizia II sera quant à lui officiellement scellé avant le départ. Bien qu’il soit éteint, il restera toutefois opérationnel et prêt à l’emploi en cas de situation d’urgence, dans le respect de la règle de classe IMOCA. La sécurité de l’équipage et du bateau demeure toujours une priorité pour nous », explique Boris Herrmann.
Malizia II est équipé d’un système solaire de pointe de 1,3 kW et en outre de deux hydro-générateurs. « Avec ces deux systèmes indépendants, nous produisons plus d’électricité que nous n’en avons réellement besoin à bord. Les deux sources d’énergie permettent de faire fonctionner en continu tous les systèmes et l’électronique à bord – instruments de navigation, pilotes automatiques, dessalinisateur ainsi que notre laboratoire embarqué ». Une initiative en faveur de la préservation de l’environnement marin qui s’intègre dans le programme Malizia Ocean Challenge, composé de trois axes principaux : la voile, la science et l’éducation. « Pendant tous nos voyages et nos courses à la voile, nous essayons de contribuer activement à la recherche océanique et notamment sur l’impact du changement climatique sur les environnements marins en mesurant la teneur en CO2 de l’océan et d’autres données sur la surface de la mer avec notre laboratoire à bord. Nous publions les données recueillies et leurs résultats qui sont mis à la disposition du public et des scientifiques ». Durant toute la navigation, Greta a à chœur de pouvoir participer à cette collecte de données. En fonction des conditions météorologiques, la traversée sans escale devrait se faire en deux semaines.